
Immobilier : les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise du logement
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05 septembre 2023
“Tout un secteur méprisé” ! Après la prise de parole du 5 juin d’Élisabeth Borne sur les mesures prises contre la crise du logement, les organisations patronales – dont la Fédération de l’immobilier (Fnaim) et la Fédération française du bâtiment (FFB) – se sont rapidement indignées.
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Pour cause, la crise dans le secteur immobilier s'est fortement intensifiée ces derniers mois avec un déclin dans la construction de logements neufs et environ 2,42 millions de personnes en attente d'un logement social.
Sans oublier que les prix de l’immobilier ont été multipliés par 2,5 voire 3 depuis le début des années 2000, selon l’indice des notaires et de l’Insee.
Pour pallier cela, le gouvernement a donc annoncé un certain nombre de mesures. Des mesures largement contestées par les professionnels du secteur.
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Les mesures prises par le gouvernement
Consciente de la crise du logement qui touche actuellement le secteur immobilier, la Première ministre Élisabeth Borne déclarait le 5 juin que « Nous devons agir rapidement et fermement, nous en sommes conscients. Il n'y a pas de déni, mais un défi à relever ».
L’objectif principal ? Permettre aux ménages, particulièrement dans les zones les plus tendues, d’accéder à la propriété ou à la location.
Par conséquent, avec la mensualisation de la révision du taux d’usure prolongée jusqu’à fin 2023, le gouvernement a établi un certain nombre de mesures.
Prolongement du Prêt à Taux Zéro (PTZ)
Initialement mis en place jusqu’au 31 décembre 2023, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est finalement prolongé jusqu’en 2027.
Dans la mesure où les taux d’intérêt ne cessent de grimper, cela permettra aux ménages de continuer d’accéder à la propriété.
En revanche, tous les logements ne sont pas concernés par le PTZ. Le gouvernement a décidé de privilégier :
- Les logements collectifs neufs situés dans les zones tendues ;
- Tout type de logement collectif et individuel dans une zone moins tendue s’il fait l’objet de travaux de rénovation.
Fin du dispositif Pinel
Jugé inefficace par le gouvernement, le dispositif Pinel s’arrêtera d'ici fin 2024, le "logement locatif intermédiaire" devenant aujourd’hui la priorité. Ce type de logement, qui n'est pas considéré comme social, permettra d'offrir des loyers modérés.
Cependant, d’ici à son arrêt, le dispositif Pinel ne sera plus réservé qu’aux zones tendues mais s’étendra à une centaine de communes situées en zone détendue.
Extension de la garantie “Visale”
En plus du prolongement du PTZ, “plus de 2 millions de personnes” pourront d’ici 2027 obtenir une caution locative de la part d’Action Logement. Appelée garantie "Visale", cette caution ne concernait qu’un million de bénéficiaires depuis 2018.
De plus, afin de pallier le manque de construction neuve, la Caisse des Dépôts et Action Logement devront racheter 47 000 logements invendus aux promoteurs.
Dans le même cadre, le gouvernement soutient le développement du Bail Réel Solidaire (BRS) permettant ainsi aux ménages d'acquérir un logement à un prix plus abordable sans pour autant en être propriétaire foncier.
Enveloppe supplémentaire pour le dispositif “Logement d’abord”
160 millions d’euros sur cinq ans, c’est le montant de l’enveloppe supplémentaire allouée au dispositif “Logement d’abord”. Avec celle-ci, un logement durable pourra être fourni aux personnes mal logées.
Des ressources supplémentaires pour le dispositif MaPrimeRénov’
L'objectif du dispositif d'aide à la rénovation énergétique des logements MaPrimeRénov' ? Atteindre 200 000 rénovations performantes d'ici 2024.
Par conséquent, le nombre de guichets de conseil France Rénov' passera de 400 actuellement à 1 300 "dans les années à venir".
De plus, le nombre d'Accompagnateurs Rénov' – intervenants de confiance qui encouragent les ménages à se lancer dans des rénovations d'envergure – devrait passer de 2 000 actuellement à 5 000 d'ici 2025.
Des mesures contestées par les professionnels de l’immobilier
Déception et colère de la part des professionnels du secteur immobilier ont rythmé la présentation des mesures visant à résoudre la crise du logement.
Pour cause, les décisions prises :
- Ne s’alignent pas avec les attentes des acteurs du secteur ;
- Provoquent un doute global sur leur efficacité ;
- Ne montrent pas un engagement de l’État en faveur du secteur immobilier.
Le manque de mesures fortes pour les aider a donc été largement critiqué par les professionnels du secteur immobilier, ceux-ci espérant entendre :
- Un plan précis qui répondrait aux inquiétudes et aux défis des professionnels soulignent Véronique Bédague, PDG de Nexity et co-animatrice du CNR et Christophe Robert, co-animateur du CNR et directeur général de la Fondation Abbé Pierre ;
- Une incitation pour les maires bâtisseurs, un statut de bailleur privé et la poursuite du dispositif Pinel ajoute Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) ;
- Des mesures telles que l'encadrement des prix du foncier.
Pour autant, malgré les mesures décevantes du gouvernement, il reste une lueur d'espoir pour les acheteurs potentiels sur le marché immobilier français.
La baisse des prix de l'immobilier offre une opportunité unique d'accéder à la propriété à un prix de plus en plus abordable. L’investissement des ménages dans l’immobilier neuf n’est pas prêt de cesser.