Sur le même thème
03 décembre 2024
5 mins
15 octobre 2024
5 mins
L’aéronautique est le fer de lance de Toulouse qui accueille différents bassins d’emploi qui dynamisent toute la ville tant au niveau des divers sites du groupe Airbus ou de l’aéroport de Toulouse Blagnac qui génère à lui seul 200 000 emplois. Mais si l’activité aéronautique est au cœur de l'économie de la ville rose, son aéroport reste le plus urbain de France et les riverains de certaines zones peuvent-être victimes de nuisances sonores. Après une période de calme lors de l’arrêt au niveau international du trafic aérien, les mois à venir vont être déterminants dans l’amélioration du niveau de vie des habitants de Toulouse.
Si certains riverains subissent ces nuisances depuis près de 40 ans, l’arrêt exceptionnel du trafic aérien lors du premier confinement a été un soulagement de taille pour eux. Mais avec la reprise d’activité progressive de l'aéroport de Toulouse Blagnac, c’est la tranquillité d’environ 100 000 personnes qui est de nouveau perturbée.
Si des dispositions ont été prises par l’aéroport de Toulouse conformément à la réglementation française sur la lutte et la protection contre le bruit, la relation de confiance entre les résidents et l’aéroport est mise à rude épreuve. Le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAT) a ainsi obtenu de nouveaux moyens pour se faire entendre. Depuis décembre 2020, ce sont six nouveaux capteurs indépendants à l’aéroport qui ont été installés par l'organisme Bruitparif pour contrôler le niveau sonore. Financés par le conseil régional et le départemental, ces capteurs qui sont installés à divers endroits stratégiques permettront de donner libre accès à l’information sur l’indice acoustique, le Level day evening night (Lden), des bruits générés par les avions aux riverains et de comparer les résultats avec ceux des capteurs du réseau Sentinelle géré par l’aéroport.
Une avancée majeure pour les toulousains qui subissent ces nuisances sonores, car les nouveaux capteurs permettront de présenter de nouvelles données objectives sur le bruit provenant du décollage ou de l'atterrissage des avions de l’aéroport de Toulouse Blagnac. Ainsi, si les capteurs révèlent des niveaux de décibel au-dessus du niveau d’acceptabilité, l’aéroport devra sérieusement envisager de mettre en place des actions permettant de limiter cette pollution sonore comme la réorganisation de ses couloirs aériens.
Le bruit étant un des principaux problèmes environnementaux en Europe, tous les aéroports de catégorie A, dont fait partie Toulouse-Blagnac, doivent mettre en place un plan d’exposition au bruit (PEB). Il s’agit d’un document d’urbanisme qui cartographie les zones d’exposition au bruit de A (le plus exposé ≥ à 70 Lden) au D (plus faible exposition > à 50 Lden). Les zones A et B sont en principe inconstructibles alors que les zones C et D sont constructibles sous certaines conditions. Les nouveaux logements peuvent être construits sur ces zones à condition qu’ils bénéficient d’une isolation phonique.
Depuis le 1er juin 2020, les propriétaires d’un logement situé dans une zone couverte par le PEB d’un aéroport ont l’obligation de fournir un diagnostic des nuisances sonores pour la vente ou la mise en location du bien. Bien que des aides à l'insonorisation des logements puissent être accordées sur demande, cela peut être contraignant d’avoir à faire des travaux chez soi ou dans le but de vendre son bien. Il est donc plus intéressant d’investir dans un logement neuf dans une zone du PEB car ils sont construits dans le respect des normes en vigueur, notamment en ce qui concerne l'insonorisation ce qui vous permet d’avoir un logement adapté à son environnement.
La problématique des nuisances sonores étant un problème de longue date, de nombreuses études ont été menées afin de trouver des solutions à la réduction du bruit des avions.
C’est comme ceci que le concept de “décélération retardée” concernant l'atterrissage a été imaginé par une étudiante du Massachussets Institute of Technology. Il s’agit d’une nouvelle technique de vol qui consiste à retarder le déclenchement de la procédure d'atterrissage en faveur du maintien de l’avion en condition de vol le plus longtemps possible lorsque les volets, le bec et les bords d’attaque sont rétractés et qu’il est le plus aérodynamique. Cela permet de limiter la consommation de carburant et le bruit émis par les avions au moment de leur atterrissage. Ce concept a d’ailleurs été retenu par le programme d'accélération d’innovations EcoD de Boeing.
D’autres innovations devraient voir le jour comme le moteur silencieux développé par General Electric et Safran dont les premiers essais sont prévus à l’horizon 2025.