Les deux villes majeures de la région Sud-Ouest que sont Bordeaux et Toulouse sont tout aussi éloignées par les deux heures de distance qui les séparent que par leur rivalité légendaire. Évoqué pour la première fois en 1991, la ville rose qui est la dernière grande métropole française à ne pas encore être reliée au réseau national à grande vitesse, a vu un projet de création d’une ligne LGV la reliant à Bordeaux se dessiner en 2016, au moment où elle a été déclarée d’utilité publique. Mis en pause par le Président de la République Emmanuel Macron au début de son mandat, le projet semble être plus que jamais sur le point de se concrétiser, le Conseil d’État ayant une fois de plus rejeté les recours d’opposition d’un collectif d’associations le 27 septembre dernier.
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Quelle est l’ampleur du projet de la LGV Bordeaux-Toulouse ?
Estimé à 9,5 milliards d’euros, ce projet de grande ampleur qui s’étend sur 222 km de ligne permettra de connecter Toulouse à Bordeaux en seulement 1h05 contre un peu plus de deux heures à l’heure actuelle, raccourcissant de moitié la durée de trajet entre les deux villes. Le début de travaux étant attendu à l’horizon 2024 pour une mise en service en 2030, la création de cette ligne devrait également s’accompagner par l’édification de deux nouvelles gares à Montauban et Agen et de l’augmentation du nombre de dessertes.
L’État, impulsé par Jean Castex, s’est engagé à participer à hauteur de 4,1 milliards d’euros à la création de cette LGV Bordeaux-Toulouse, ce qui représente 40% du coût total du projet. Des fonds européens étant prévus pour couvrir 20% des dépenses, les collectivités de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie se doivent de financer les 40% restants de l’enveloppe (ce qui correspond au montant engagé par l’État).
Bien que légalement plus rien ne fasse obstacle à ce projet puisque la plus haute juridiction administrative a rejeté les différents recours contre le projet, notamment sur le tronçon entre Bègles et Saint-Médard-d’Eyrans, l’aspect financier pour la mise en place de cette ligne grande vitesse continue de faire débat auprès des différentes collectivités concernées. En effet, même si sur le fond, conscients du développement que cette ligne pourrait engendrer sur le territoire, 3 départements et une communauté d'agglomération de Nouvelle-Aquitaine s'offusquent des niveaux de participation exigés par l’État.