Un PLU actuellement en révision
Depuis sa création, le Plan Local d’Urbanisme est un document qui définit et réglemente les futurs aménagements et constructions d’une agglomération. Qualifié de “projet de ville”, le PLU doit être consulté pour toute construction ou démolition de bâtiments.
Avec l’évolution climatique et l’attente de la population en matière de cadre de vie, il devenait nécessaire pour la capitale de réviser son PLU.
C’est ainsi qu’au printemps 2021, une première phase de concertation relative au diagnostic territorial a vu le jour. Le 16 novembre 2021, le Conseil de Paris débattait des grandes orientations du Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD).
En parallèle, une concertation citoyenne a été lancée par la mairie et quelques préconisations ont émergé :
- Mettre des emplacements vélos dans les parkings souterrains et à proximité des stations du métro ;
- Couvrir le périphérique avec des espaces verts ;
- Réhabiliter les immeubles de bureaux et construire des résidences étudiantes ;
- Augmenter la surface agricole urbaine ;
- Etc.
Au premier trimestre 2022, une deuxième phase de concertation s’est ouverte. Pourtant, ce n’est que lors de la troisième phase de concertation – à l’automne 2022 – que le règlement du futur PLU bioclimatique est soumis au public. Bien que les règles du Plan Local d’Urbanisme ne soient à ce stade pas encore explicites, la Ville de Paris démontre ses objectifs environnementaux.
En effet, 5 grands objectifs ont été établis pour que Paris devienne davantage une ville :
- Inclusive et solidaire ;
- Qui préserve son patrimoine et ses paysages ;
- Durable, vertueuse, résiliente et décarbonée ;
- Attractive et productive ;
- Actrice de la métropole.
Le jeudi 9 mars 2023 au Pavillon de l’Arsenal, lors d’une conférence sur le PLU bioclimatique de Paris, un premier arrêt du document est enfin établi. Il fera l'objet d’une présentation lors du conseil municipal en juin.
Selon Stéphane Lecler, directeur de l’urbanisme de la ville de Paris, le PLU bioclimatique devrait être adopté avant l’été. En revanche, « Si ce PLU bioclimatique n’était pas adopté, on reviendrait à l’actuel », précise tout de même Emmanuel Grégoire lors d’un point presse pré-Conseil de Paris.
Quel est l’impact du PLU sur les prochaines années ?
Ainsi, avec un PLU bioclimatique qui ne saurait tarder (2024 au plus tard), quelques changements sont à prévoir au sein de la capitale sur les prochaines années :
- Une accélération de la désertification des sols : ramener davantage d’espaces verts dans la ville. La raison ? Les plantes rejettent 95% de l’eau consommée, rafraîchissant ainsi l’atmosphère. Un moyen donc de lutter contre l’augmentation (de 2 à 4°C) des températures moyennes prévue par l’Agence parisienne du climat d’ici 2050 ;
- Une meilleure mixité sociale : pour renforcer la loi égalité et citoyenneté de 2017, la ville entend bien « défendre le modèle de mixité sociale à Paris, unique au monde » et ainsi avoir « la possibilité d’offrir un logement de qualité à chacun », expliquait Emmanuel Grégoire.
- Un renforcement de la rénovation énergétique des logements et bâtiments : à l’instar de la mise en place du Plan Climat à Bordeaux, Paris entend bien inciter les propriétaires à proposer des logements aux normes du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique).
Pour répondre à ces différents changements, la ville de Paris propose également un dispositif innovant : “UrbaScore”. À travers une grille d’évaluation remplie par la ville, l’objectif est d’inciter les promoteurs immobiliers à démontrer que leurs projets s’ancrent dans les plans de résilience climatique et d’inclusion sociale.
Dans cette optique, Emmanuel Grégoire précise que « pour obtenir leur permis de construire, les porteurs de projet devront non seulement atteindre les seuils réglementaires du futur PLU sur l’ensemble des critères, mais aussi surperformer, c’est-à-dire dépasser le niveau de référence pour au moins trois indicateurs de deux thématiques différentes ».
Par conséquent, trois aspects des évolutions prévues pour le Plan Local d'Urbanisme suscitent particulièrement l'attention des acteurs immobiliers :
- La promotion des "externalités positives" : pour obtenir un permis de construire, un projet de construction neuve ou de restructuration devra au moins surpasser trois des neuf critères d'évaluation portant sur la biodiversité, la programmation et l'efficacité énergétique.
- La promotion d’une architecture bioclimatique : à travers de nouvelles règles relatives aux constructions neuves et existantes, mais également à travers divers objectifs tels que la sobriété énergétique, l'utilisation des énergies renouvelables, le confort en été, le réemploi des matériaux, la gestion des déchets et le développement des mobilités douces.
- Le rééquilibre entre l'habitat et l'emploi : notamment par l'intégration obligatoire de logements dans les nouveaux projets de construction, le renforcement de la mixité sociale et le développement du logement dans les immeubles tertiaires.
De nombreux changements sont donc à prévoir pour la capitale qui continue de promouvoir son objectif bioclimatique, favorisant une vie plus agréable pour les habitants.
Afin d’y contribuer, l’immobilier neuf propose des logements aux normes du DPE – préconisé par le marché immobilier – mais également en phase avec la qualité de vie souhaitée par les habitants de la capitale.