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08 août 2023
Malgré sa volonté de devenir le symbole du dynamisme économique de la Ville Rose, le projet de la Tour Occitanie à Toulouse peine à se lancer.
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Intégrée au projet d'urbanisme du Grand Matabiau - visant à créer un quartier d'affaires proche de la gare - cette tour suscite de vives oppositions de la part de certains Toulousains. Les préoccupations concernant la pollution, l'esthétique ou encore la gentrification ont généré de nombreux recours en justice.
Mais alors, qu’en est-il de l'avancement de ce projet emblématique pour l’immobilier neuf à Toulouse ?
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La Tour Occitanie, premier gratte-ciel à Toulouse
La Tour Occitanie de Toulouse, conçue par l'architecte renommé Daniel Libeskind, devrait être le premier véritable gratte-ciel de la Ville Rose. Avec ses 150 mètres de hauteur et ses 40 étages, elle deviendra le plus haut bâtiment de la métropole. Son design unique comprend des "rubans" entrelacés avec des espaces végétalisés et de grandes verrières, faisant écho aux arbres du Canal du Midi.
Le projet est mené par la Compagnie de Phalsbourg et implique également l'architecte paysagiste Nicolas Gilsoul. Il s'inscrit au sein du projet du quartier d'affaires du Grand Matabiau, qui comprend des logements, des commerces et des infrastructures améliorées autour de la gare Matabiau.
Ce développement vise à soutenir l'arrivée de la LGV Bordeaux-Toulouse et à renforcer l'attractivité économique de Toulouse.
Le Grand Matabiau deviendra ainsi une vitrine de la Ville rose, avec la rénovation de la gare, l'aménagement des berges du Canal du Midi et la création de nouveaux logements dans les environs de l'avenue de Lyon.
Tour Occitanie à Toulouse, un projet hautement contesté
Malgré l'obtention du permis de construire délivré par la mairie de Toulouse en juillet 2019, aucun chantier n'a été lancé pour la Tour Occitanie.
Plusieurs associations telles que France Nature Environnement, Droit au Logement, Les Amis de la Terre, ainsi que des riverains, ont déposé des recours en justice, ce qui a contribué à l'immobilisation du projet.
Une détérioration de qualité de vie des Toulousains
Les opposants émettent plusieurs reproches, notamment en ce qui concerne les émissions polluantes prévues par le projet. Ils craignent que la tour crée des problèmes de circulation et aggrave la pollution atmosphérique, notamment dans le contexte de la Zone à Faibles Émissions (ZFE).
Le projet suscite également des critiques puisqu'il ne respecterait pas assez la Trame Verte et Bleue, un concept visant à préserver et restaurer les connexions entre les espaces naturels afin de favoriser la biodiversité.
Critiques architecturales, craintes de gentrification
L'architecture de la tour divise également les opinions. Certains résidents dénoncent son caractère "démesuré" et affirment qu'elle sera visible de tous les coins de l'agglomération, ce qui ne correspond pas à l'identité visuelle du quartier existant.
Les ambitions de la Tour Occitanie suscitent également des inquiétudes quant à un possible phénomène de gentrification dans le quartier, traditionnellement habité par des cheminots.
L'absence de logements sociaux dans la tour est également critiquée, tandis que certains craignent une hausse des prix de l'immobilier dans toute l'agglomération.
Les opposants à la Tour Occitanie persistent dans leur lutte contre le projet
Les opposants, regroupés dans des associations telles que Non au Gratte-Ciel de Toulouse, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Droit au Logement et France Nature Environnement Midi-Pyrénées, ont engagé un long processus juridique avec plusieurs recours.
Le premier recours, déposé en septembre 2019 auprès de la mairie de Toulouse, a été rejeté par le maire le mois suivant. Le deuxième recours a quant à lui pris la forme d'un contentieux portant sur l'absence de logements sociaux dans la tour et est toujours en cours devant la Cour Administrative de Bordeaux. À la fin de l'année 2019, un troisième recours contentieux a été déposé, réclamant l'annulation du permis de construire de la Tour Occitanie. Après avoir vu leur demande rejetée par le tribunal administratif de Toulouse en juin 2022, les opposants ont déposé un pourvoi devant le Conseil d'État. Ce dernier s'est déclaré incompétent pour traiter cette affaire et l'a renvoyée devant la Cour Administrative d'Appel de Toulouse.
Par conséquent, le projet est toujours à l'arrêt. Les opposants continuent leurs efforts pour contester le projet, cherchant à obtenir une issue favorable à travers le système juridique.