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Le diagnostic de performance énergétique (DPE), instauré pour la vente d’un bien immobilier depuis 2006 et pour sa location depuis 2007, permet d'évaluer la consommation énergétique annuelle d’un bien.
Cette évaluation se traduit par une étiquette énergie, allant de A (le plus économe) à G (le plus énergivore). Il prend également en compte la quantité de CO2 rejetée par an qui est exprimée par l’étiquette climat.
Historiquement, le DPE avait davantage une fonction informative, qu’on pourrait presque qualifier d'approximative. Cependant, depuis le 1er juillet 2021, un changement majeur a été apporté avec une nouvelle méthode de calcul.
Ces évolutions se sont poursuivies en 2024, avec notamment une nouvelle pondération pour les petites surfaces, jusqu’ici pénalisée par la nouvelle méthodologie de calcul.
Découvrez sans plus tarder tout ce qui a changé et ce qu’il faut retenir pour le DPE en 2025.
Jusqu’au 1er juillet 2021, deux méthodes de calcul étaient utilisées pour évaluer la performance énergétique d’un bâtiment, selon son ancienneté :
Depuis le 1er juillet 2021, la méthode sur facture n’existe plus, et la méthode des "3 CL" a été améliorée pour augmenter la fiabilité du DPE. Désormais, ce calcul ne se limite plus aux caractéristiques techniques du logement, mais intègre aussi de nouveaux facteurs comme l’éclairage, la ventilation, le chauffage, les performances d’isolation et le climat local.
Ces ajustements visent à rendre le DPE plus précis et à mieux refléter la réalité énergétique des logements.
Depuis le 1er janvier 2022, les annonces immobilières doivent respecter les nouvelles classes énergétiques, qui intègrent désormais les critères climatiques du bien immobilier. En plus de cela, elles doivent également indiquer le montant des dépenses annuelles estimées pour l’ensemble des usages énergétiques du logement. Si le DPE n’est pas fourni, le délai de rétractation pour l’acheteur est prolongé lors de la promesse de vente.
Autre évolution importante du DPE depuis le 1er juillet 2021 : il est désormais opposable, ce qui signifie qu’il a une valeur juridique. Si le diagnostic est incorrect ou mal réalisé, l’acquéreur ou le locataire peut contester la validité du DPE et réclamer une indemnisation financière pour le préjudice subi.
Bien que la nouvelle méthode de calcul ait pour vocation de faciliter l’évaluation de la performance énergétique des logements, elle a reçu de vives critiques en raison de son impact négatif sur les petites surfaces. Deux éléments ont notamment été pointés du doigt :
En résumé, selon la méthodologie actuelle, deux logements identiques en termes de caractéristiques, à l’exception de leur superficie, n’auront pas la même note. Le plus petit, en raison de son agencement et de sa surface, sera systématiquement moins bien classé que son homologue plus grand. Cela explique pourquoi de nombreux studios sont considérés comme des passoires thermiques, même si des travaux de rénovation sont réalisés.
D’après l’Agence de la Transition Écologique (Ademe), ce phénomène est particulièrement marqué dans les petites surfaces : 27 % des logements de moins de 40 m² et 34 % des logements de moins de 30 m² sont classés F ou G, contre seulement 13 % des logements de plus de 100 m².
Le 1er juillet 2024, une nouvelle réforme est venue corriger cette distorsion, afin d'offrir un classement plus objectif pour les petites surfaces. De nouvelles pondérations et coefficients sont désormais appliqués, permettant à ces logements de progresser de 1 ou 2 catégories. Cela les éloignera de la catégorie des passoires énergétiques (F et G), ce qui permettra aux propriétaires et bailleurs de continuer à louer leurs biens sans devoir réaliser de nouveaux travaux immédiats.
D’après les professionnels du secteur, cette réforme a un impact important sur environ 11 % du parc immobilier français, en particulier pour les petites surfaces.
Parmi les grandes nouveautés 2024, nous devions également retrouver l’introduction du DPE obligatoire pour toute demande de MaPrimeRénov’ Décarbonation. L’objectif ?
Encourager la fin des énergies fossiles en finançant des rénovations destinées à éliminer les énergies fossiles (notamment en remplaçant les systèmes de chauffage anciens par des solutions plus écologiques, comme des pompes à chaleur ou des chaudières à granulés de bois).
Cependant, suite à des contestations dans le secteur, l’obligation de présenter un DPE pour accéder à cette aide a été suspendue entre le 15 mai et le 31 décembre 2024. Cette règle sera réintroduite en 2025.
Ainsi, dès 2025, tout propriétaire devra faire établir un DPE s’il souhaite bénéficier de l’aide via le parcours Décarboné. Si celui-ci révèle que le bien est classé F ou G, le propriétaire sera contraint de réaliser une rénovation plus complète du logement. Ces propriétaires seront orientés vers le parcours « accompagné » de MaPrimeRénov', qui couvre des travaux plus larges que le simple remplacement du système de chauffage.
À partir de 2025, les logements classés G dans le diagnostic de performance énergétique (DPE) ne pourront plus être proposés à la location, car ils seront officiellement considérés comme non conformes aux critères de décence imposés par la loi.
Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience, cible progressivement les habitations les plus énergivores selon un calendrier précis :
Seul cas particulier, les logements classés G au DPE, situés en copropriété pourraient finalement profiter d’un report. À l’occasion de son discours inaugural à l’Assemblée nationale le 1er octobre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a déclaré que le calendrier des interdictions serait ajusté et que le processus d’évaluation énergétique serait simplifié.
Des précisions sur cette éventuelle modification sont attendues dans les prochaines semaines…