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21 mars 2023
Depuis 2018, une liaison entre Bordeaux Saint-Jean et la gare Saint-Pancras à Londres est en concertation. Après de nombreux coups de frein qui ont retardé le projet, cette liaison refait parler d’elle dans les colonnes du Times.
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En janvier 2023, Dyan Crowther, patronne de High Speed One (HS1), l’exploitant de la ligne à grande vitesse britannique, relance les concertations autour du projet puisqu’elle souhaite renforcer ses liaisons avec le continent en proposant des destinations vers Francfort, Genève et Bordeaux.
Une occasion de revenir sur l’impact actuel et futur de cette nouvelle ligne sur l’immobilier neuf à Bordeaux.
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Une opération à nouveau en concertation
Depuis quelques années, la “liaison ferroviaire à grande vitesse du tunnel sous la manche” est entre les mains de plusieurs acteurs en concertation :
- Lisea (gestionnaire de la LGV Sud-Europe Atlantique) ;
- HS1 (High Speed One) ;
- Getlink (opérateur du tunnel sous la manche aussi nommé Eurostar) ;
- SNCF (Société Nationale des Chemins de fer Français).
L’un des nombreux avantages de cette ligne est son faible investissement en matière de travaux pour les acteurs puisqu’elle va s’appuyer sur le tunnel sous la manche ainsi que sur la LGV Bordeaux-Paris, tous deux déjà en place.
Un retard dû au COVID et au Brexit
Malgré un commencement des concertations en 2018, les événements majeurs de ces quatre dernières années ont marqué un frein au lancement du “Train du vin” – ainsi surnommé.
Avec une série de confinements et la fermeture des frontières, une ligne ferroviaire destinée principalement au voyage ne devient plus la priorité. Et de moins en moins avec l’annonce du Brexit.
Aujourd’hui, parmi les concertations, le contrôle des frontières se discute. En effet, de nouvelles subtilités en termes de législation et de démarches administratives ont vu le jour, entraînant quelques difficultés :
- Augmentation du temps de trajet de 15 secondes par passager ;
- Diminution du nombre de voyageurs causé par le COVID ;
- Diminution de la capacité maximale de la gare Saint-Pancras de 30%.
Le temps de trajet risque de s’allonger d’autant plus avec la potentielle mise en place d’un nouveau contrôle biométrique généralisé aux frontières des pays de l’Union Européenne afin de limiter l’immigration illégale.
Les concertations actuelles
La mise en route de la “liaison ferroviaire à grande vitesse du tunnel sous la manche” repose sur les contraintes administratives qui encadrent cette nouvelle liaison Bordeaux-Londres.
Les décisions quant aux différentes dessertes du “Train du vin” et la construction du modèle de co-tarification français et britannique en sont les principaux exemples.
L’objectif ? Un prix raisonnable, mais suffisant, pour le financement des multiples infrastructures accueillant le passage du train. Par exemple, le coût du trajet de la ligne reliant Londres à Amsterdam avoisine les 40£ (soit environ 45 €).
Les acteurs doivent encore définir la fréquence de passage du “Train du vin”. Pour amoindrir les coûts engendrés, une fréquence basse n’est pas écartée par Lisea, HS1, Getlink et la SNCF. Cela pourrait être à raison d’un train par semaine comme pour la ligne Bordeaux-Francfort qui doit être inaugurée cet été.
Les possibilités d’avenir qu’offre cette ligne en 2026
Pour Jacques Gounon, président de Getlink, cette ligne est un réel bénéfice puisque “il y a un marché à terme (...) qui est Londres-Côte d’Azur”, en ajoutant également que la Côte d’Azur “reste un pôle d’attractivité pour les britanniques”.
HS1 confie également que “un calendrier de livraison en 2026 est serré mais ne serait pas impossible”, entraînant deux sérieux atouts de développement pour Bordeaux :
Un atout pour l’environnement
À l’ère de l’implantation de moyens de déplacement écologiques et d’une transition vers les mobilités douces, à l’image du programme “Bordeaux ville apaisée”, le train représente une possibilité de transport abordable et profite d’un gain de popularité.
Celui-ci devient au fil du temps une excellente alternative à l’avion puisque, d’après les calculs de Getlink, un vol court-courrier Bordeaux-Londres représente environ 13 voyages en TGV.
De quoi satisfaire notamment la mairie écologiste bordelaise qui œuvre activement pour le respect de l’environnement à travers ses multiples mesures tels que l’extension de la ligne de tramway A.
Seulement, à l’heure actuelle, les deux leviers majeurs que sont le prix des billets et le temps de trajet restent des éléments à travailler par les principaux acteurs afin qu’ils soient équivalents, voire moindre, à ceux des trajets en avion. Pour l’heure, 5 heures séparent Bordeaux de Londres en train.
Un atout pour l’immobilier
Le trafic en avion entre Bordeaux et Londres représente environ 1,2 millions de passagers. Une forte demande est donc existante et favorise l’attractivité et l’immobilier de la métropole bordelaise. Un trafic justifié par les 39 000 citoyens du Royaume-Uni qui habitent au sein de la Nouvelle-Aquitaine et qui réalisent des allers-retours fréquents entre les deux pays.
L’immobilier bordelais pourrait ne pas être le seul affecté par le lancement du “Train du vin”. En effet, la LGV Bordeaux-Toulouse, qui présente déjà un enjeu important de connectivité avec la capitale française, pourrait également constituer un enjeu de déplacement à l’international.
À l’horizon 2030 – lorsque la LGV Bordeaux-Toulouse sera achevée – un lien entre la “liaison ferroviaire à grande vitesse du tunnel sous la manche” et celle-ci, pourrait entraîner :
- Une augmentation du nombre d’usagers ;
- Une réduction de la part de l’avion dans les trajets effectués au sein de l'hexagone.
Le “Train du vin” doit donc voir le jour d’ici quelques années et favoriser le marché de l’immobilier neuf, déjà en pleine expansion depuis quelques années.
Avec des trajets vers l’international plus importants et des déplacements plus simples, les deux métropoles de Bordeaux et Toulouse continuent d’attirer de nouveaux locataires, développant ainsi d’autant plus les différents investissements locatifs.